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Travail archives : les rafles en Côte-d'Or

Published by Salomé HIEZ, Héloïse TALUCIER

L'organisation et la réalité des rafles en Côte d’Or

 

Près de 76 000 Juifs ont été déportés de France. Seuls 2 500 d’entre eux ont survécu à la déportation. En Côte-d’Or il y a eu aussi de nombreuses arrestations et déportations, 100 en 1942, 23 en 1943 et 104 en 1944.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, au cours de l’occupation allemande et à cause de la politique antisémite menée par Vichy, la gendarmerie et la police françaises ont arrêté les Juifs, étrangers tout d’abord puis français, se trouvant sur le territoire national. Ce sont les rafles: les personnes concernées étaient envoyées à Drancy ou à Pithiviers puis étaient déportées la plupart du temps à Auschwitz ou à Sobibor. Les forces de l'ordre françaises avaient en leur possession des listes où se trouvaient les noms, les adresses et les nationalités de leurs victimes et ces informations leur permettaient de les rafler. Les personnes qui n'avaient pas encore été trouvées et/ou arrêtées étaient annotées par des croix, celles qui avaient été trouvées et arrêtées, par des tirets, et lorsque la nationalité était française, ils avaient interdiction de les rafler dans un premier temps.

 

La France devait arrêter tous les Juifs étrangers (Belges, Bulgares, Allemands, Estoniens, Grecs, Hollandais, Polonais, Russes…) et des mesures étaient prévues pour leur arrestation. La police et la gendarmerie avaient en effet pour ordre d’arrêter les victimes dans un lieu de rassemblement, où ils devaient être internés, peu importait leur âge ou leur sexe. Ainsi les femmes, les hommes, les enfants, les personnes âgées étaient traités de la même manière. Notons que les adultes devaient être pris en charge et soignés par un médecin juif.

 

 

La première grande rafle fut celle de Juillet 1942. Elle précéda celle du vélodrome d’hiver à Paris.

Travail archives : les rafles en Côte-d'Or
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Des instructions précises étaient données à la police et à la gendarmerie.

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L’âge ne comptait pas

La jeune Margot âgée de 13 ans et demi en 1942 essaya de ramener sa mère auprès d'elle. En effet sa mère avait été arrêtée puis transférée dans un camp de concentration à Pithiviers. Finalement, elle avait été déportée en Pologne. La jeune fille a donc écrit une lettre au maréchal Pétain par l’intermédiaire du préfet afin de lui demander de l’aide.

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La réponse fut une lettre d'arrestation. Margot fut emmenée à Drancy et le 11 novembre 1942 elle fut déportée dans le convoi 45 qui comprenait 745 déportés dont 108 enfants. Mais la Gestapo a sans doute trouvé que le convoi n'était pas assez rempli car ils vidèrent un hospice de 35 personnes de plus de 80 ans… La jeune Margot et 598 autres personnes furent gazées tout de suite à l'arrivée à Auschwitz.

 

 

Des familles entières sont arrêtées :l’exemple de la rafle de Châtillon sur Seine

Celle-ci a eu lieu le 28 octobre 1943.

La gendarmerie a en effet procédé à l'arrestation d'une famille entière, les Blatt qui habitaient 12 rue de Chaumont à Chatillon sur Seine. Ainsi le père, Rubin, de 49 ans, la mère, Sonia de 50 ans et les enfants, Jean, 16 ans et Marguerite, 17 ans ont été arrêtés et transférés à Drancy. Eugène Blatt, un autre membre de la famille n'a pas été découvert durant cette rafle mais le fut le 15 décembre 1943. La famille Blatt fut déportée de Drancy à Auschwitz le 20 novembre 1943 dans le convoi 62. Celui-ci comptait 1 200 personnes, 640 hommes et 560 femmes dont 151 enfants. 251 hommes et 45 femmes ont été sélectionnés pour le travail. Tous les autres furent immédiatement gazés.

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Le passé militaire ne compte pas. Arthur Salm ancien militaire durant la Première Guerre mondiale dans l’armée allemande alors qu’il est hospitalisé fait référence à ses citations passées dans un courrier en date du 11 novembre 1943.

 

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Après son rétablissement il est arrêté puis transféré à Drancy.

Son logement a été mis sous scellés, ses maigres biens immobiliers ont été confiés à la garde de son propriétaire. Il a été déporté dans le convoi n°63 où il y avait 500 hommes, 350 femmes et 100 enfants. 233 hommes ont été envoyés aux travaux forcés, le reste du convoi a été envoyé dans les chambres à gaz.

 

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Le rapport de police est à nouveau très laconique.

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 La dernière grande rafle eu lieu en février 1944. C’est la plus importante. Celle-ci est méticuleusement préparée.

 

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Le lieu de rassemblement était l’école Jules Ferry. Plusieurs wagons de la SNCF étaient réquisitionnés pour leur acheminement à Drancy.

 

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en77 personnes étaient arrêtées au 26 février. La plus jeune avait 6 ans, la plus âgée, 83 ans.

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Au total, 87 personnes furent arrêtées et déportées à Drancy. Le gradé à la tête du détachement en charge du transfert à Drancy rend compte de sa mission. « Le transfèrement n’a donné lieu à aucun incident »….

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 86 d’entre elles furent ensuite déportées à Auschwitz dans le convoi 69.

 

 

Voici le billet aller Dijon/ Le Bourget et Drancy Les 87 Juifs arrêtés sont escortés par 25 gendarmes.

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eureusement certains peuvent se soustraire aux rafles. Ils ont pu être cachés ou alors ont bénéficié de la mansuétude de ceux qui étaient chargés de les arrêter.

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