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Les témoignages

Published by Margaux BARLET, Marion TRINQUET

La famille Dressler

 

La famille Dressler : Marcelle et Maurice ont témoigné le 3 décembre.

  • Parents originaires de Leczyka en Pologne

  • Venus en France pour trouver du travail en 1929

  • 4 enfants : Marcelle, Maurice, Michel, Marie-Louise

 

Le début de la guerre

  • Quittent Belfort pour Dijon en 1939 pour s'éloigner des frontières allemandes

  • Le père perd son emploi Il fuit après avoir appris qu'il serait raflé une semaine plus tard (les enfants naturalisés français n'étaient pas concernés par les rafles à ce moment là)

  • Les lois de Vichy suppriment les droits des Juifs et rendent obligatoire le port de l'étoile jaune. Marcelle l’a portée.

 

La fuite et le refuge

  • La famille restée à Dijon décide de se réfugier en zone libre, grâce à un passeur en 1942. Des agents de la SNCF ont alors joué un rôle clé. 

ADCO 1090 ART 34

ADCO 1090 ART 34

  • Ils rejoignent le père, réfugié à Salornay en zone non occupée en Saône et Loire.

  • Ils sont arrêtés par les gendarmes qui veulent les renvoyer en zone occupée, mais en l'absence de trains, ils sont libérés.

  • Ils se réfugient auprès d'Hélène Longueville, gérante d'un hôtel et résistante active qui fait en sorte qu’ils ne soient  pas renvoyés.

  • Ils s'installent à Salornay et reprennent « une vie normale ».

 

A la fin de la guerre, en 1944, la famille Dresslerrevient à Dijon.

Au total, 75 membres de sa famille proches ont péri lors de la Shoah.

 

Leurs ressentis

Pour Marcelle Dressler « Le port de cette étoile a été un choc. [...] Lorsque ma maîtresse m'a vu arriver avec ça, elle a pleuré. » Elle a insisté dès l'instant où elle l'a vue pour faire une leçon de tolérance à ses élèves.

 

Lors du passage en zone libre, ils ont dû remonter une ligne de chemin de fer jusqu'à une petite cabane. Des passeurs sont ensuite venus les chercher pour effectuer la traversée. « Nous avons dû nous cacher dans un wagon de meubles. J'étais dans une armoire et mon frère dans une commode. » Le train a été fouillé à la ligne de démarcation mais ils ont réussi à passer inaperçus. « C'est une véritable chaîne humaine où chaque maillon a sa place ».

En 1942, la Croix Rouge envoyait des petits colis à des juifs polonais de la part de leur famille restée en France. Mais un jour de mars 1942, quelques colis sont revenus chez la famille Dressler abîmés « Il s'était donc passé quelque chose. Mais on ne savait pas quoi. On ne pouvait pas imaginer qu'ils étaient tous morts ! »

 

En 1968, Marcelle et ses parents retournent en Pologne pour « essayer de comprendre ce qui s'est passé »

La famille Franck

La famille Franck. Roger Franck a témoigné le 3 décembre 2014 au lycée Charles De Gaulle.

  • Père Paul Franck originaire de Belfort, né à Auxonne en 1892

  • Mère parisienne, apparentée à la famille Dreyfus(« l’Affaire »)

  • Ils tenaient un magasin de vêtements à Dijon, rue Piron en 1939

Archives privées famille Franck

Archives privées famille Franck

Le début de la guerre et l’occupation

  • À l'arrivée des Allemands à Dijon, la famille est forcée par un « ami » à quitter le magasin

  • Ils parviennent néanmoins à récupérer du stock caché par les employés, ce qui leur permettra de vivre

 

Ils ont dû se faire recenser :

 

ADCO 1090 W ART 36

ADCO 1090 W ART 36

  • Ils quittent Dijon pour Lyon dans un train de marchandises et ont donc bénéficié de l’aide d’employés de la SNCF ;

  • Ils partent pour Valence et échappent aux rafles grâce à un ami qui les prévient à chaque danger.

 

 

Albertville

  • La famille de l’oncle de Roger s’est réfugiée à Albertville

  • Elle est ensuite dénoncée par un jeune homme de la ville, arrêtée puis déportée à Drancy.

  • Ils sont ensuite déportés à Auschwitz le 13 avril 1944 dans le convoi 71. Celui –ci se composait de 631 hommes, 865 femmes dont 289 enfants. 1265 déportés furent immédiatement gazés à leur arrivée. Tous ont péri à Auschwitz sauf Simone.

 

Retour à Dijon

  • En 1944, son père est rentré le premier

  • Le magasin était vide

  • Le père a décidé de ne pas poursuivre en justice l'actuel administrateur, qui les avait chassé quelques années plus tôt, car il ne l'avait pas dénoncé, lui et sa famille, lorsqu'ils étaient à Valence

 

Son ressenti

 

Lorsqu'ils ont passé la ligne de démarcation, il a dû« ramper dans le wagon de marchandise pour aller au fond lorsque les Allemands contrôlaient le convoi »

 

« Quand nous sommes revenus au magasin, l'administrateur nous fuyait du regard. […] Il a reçu la légion d'honneur pour 14-18 malgré le fait qu'ils nous ait forcé à quitter notre maison. »

 

La famille Huberfeld

La famille Huberfeld ; Georges a témoigné le 7 janvier.

  • Mère née à Varsovie, issue d'une famille juive riche, partie en Angleterre à l'âge de 20 ans puis a gagné la France dix ans plus tard pour se marier

  • Père juif né en 1906, a été apprenti tailleur, a fui la Pologne puis est arrivé à Dijon en 1929-30

  • Mariés en 1935 il travaillait comme forain à Dijon

  • Naturalisés Français en 1938

  • Georges vient au monde à Dijon en 1936

  • Son petit frère est né en 1940

Le début de la guerre

  • Père part à la guerre en 1940 puis revient à Dijon

  • Le recensement est obligatoire.

ADCO 1090 W ART 35

ADCO 1090 W ART 35

ADCO 1090 ART 35

ADCO 1090 ART 35

  • Maquisard, le père se fait arrêter et est incarcéré un an à la prison de Dijon mais parvient à s'évader grâce à Crochard, un juge d'instruction résistant

  • Georges a dû porté l'étoile jaune à un jour près

  • Police Française commence à arrêter les juifs et les résistants

 

La fuite

  • Policier Français arrivent chez la famille pour l'arrêter mais elle parvient à s'enfuir.

  • La famille se cache chez les frères Battistini pendant trois jours

  • Départ ensuite, sans le père, dans un camion de meubles pour la zone libre et emménagent en Saône-et-Loire

  • Le père les rejoint et résiste activement dans le groupe Bayard

  • Retour en à Dijon en 1945 après la libération

 

 

Son ressenti

 

« J'ai dû porter l'étoile jaune à un jour près. Mon frère, qui avait quatre ans de moins que moi, demandait par signe d'avoir la même, car ça lui paraissait beau ! »

 

« Nous avons tout laissé sur place. On s'est sauvés avec des paquets. »

 

Se rappelant de son séjour en Saône-et-Loire où il changea d'identité, il déclare : « Je m'appelais Georges Hubert. A 6 ans, être juif, je ne savais pas ce que c'était. Je savais jusque qu'étant circoncis, je devais me cacher pour faire pipi. […] Aujourd'hui, encore soixante ans après, je suis toujours perturbé en allant aux toilettes, car inconsciemment, je fais toujours la relation entre WC et danger. »

 

Le sentiment d'être des survivants ? « Oui », répond Georges Huberfeld. « En revenant à Dijon en 1945, tout le monde avait disparu... »

 

« Nous avons appris que le couple qui occupait notre appartement avait été abattu par des maquisards à coup de mitraillette, à travers les fenêtres. Il restait des trous d'impacts à l'intérieur de l'appartement. »

 

« En montant à l'étage de la pharmacie Bruant, un Dijonnais, qui était revenu comme nous, avait aperçu, dans l'appartement en face, rue de la Liberté, les tableaux de la salle à manger de ses parents. »

 

Georges Huberfeld s'est rendu au camp de concentration des pays baltes. Selon lui, il faut « Avoir des connaissances du passé pour construire un avenir meilleur ».