Drancy antichambre d'Auschwitz

Drancy est à l'époque une cité inachevée nommée la « cité de la Muette » et à l'origine construite pour être un camp d'internement pour les communistes. Le camp d'internement est installé en août 1941 par les autorités d'occupation allemandes lorsque commencent les rafles de Juifs en zone occupée. A partir de mars 1942, Drancy devient un camp de transit et de rassemblement lors d'une mise en place improvisée pour accueillir les Juifs de France. Le bâtiment en U (qui n'était pas achevé à l'époque) comptabilise 5 tours, 14 étages et possède 2 synagogues. Parfois certaines pièces ne possèdent pas de vitres, le sol est en béton et toutes les cloisons ne sont pas encore posées. La mauvaise gestion engendrée par la précipitation fait dormir des Hommes à même le sol, de plus tous les WC ne sont pas encore construits ce qui engendre évidemment de très mauvaise conditions sanitaires et par la suite, de vies.

Grandes rafles :

Le camp de Drancy est tout particulièrement connu pour ses très grandes rafles, qui pour la plupart, arrivaient sans que les persécutés ne s'en soient doutés. L'exemple le plus frappant reste la rafle dite « du Vel'd'Hiv» qui marque les esprits de la nuit du 16 au 17 juillet 1942. Cette opération montée par les Nazis avec l'aide du gouvernement de Pétain ainsi que celle de la police française porte le nom de « Vent printanier ».

A l'origine, les Nazis ne voulaient voir arrêter que les Juifs âgés de plus de 16 ans, mais sur proposition du ministre Laval, les enfants de moins de 16 ans, furent aussi arrêtés. Plus de 12 800 personnes dont 3 031 hommes, 5 802 femmes et 4 051 enfants sont rassemblées au Vélodrome d'Hiver, durant 5 jours sans aucun soin ni nourriture, ainsi que dans des conditions laborieuses. Une partie des personnes arrêtées furent emmenées à Drancy et les enfants séparés de leurs parents à l'arrivée. Les parents sont transférés en Allemagne en premier et les enfants restent dans le camp de Drancy, parfois pendant des semaines, souffrant de manque de nourriture et d’absence de soins.

 La fin du camp :

A partir de Juillet 1943, Alois Brunner dirige le camp d'internement et de transit de Drancy et choisi de changer l'organisation des départs de déportations qui ne seront non plus à la gare de Bourget mais à la gare de Bobigny pour des raisons de discrétion et de logistique.

 De plus il poussait des Juifs internés à aller dans leur ancien quartier pour faire venir d'autres membres de leur famille dans le but de déporter toujours plus de Juifs sentant la fin du camp proche. De plus la direction du camp étant désormais entre les mains des nazis, les fonctionnaires français sont repoussés à l'extérieur du camp. De ce fait les internés se voient confier les tâches n'étant plus remplies par les fonctionnaires français, comme la fouille. La dernière arrestation et déportation massive comptabilise 6 000 Juifs, et fut un convoi envoyé le 13 mars 1945 de Sered en Tchécoslovaquie.

Le 17 août 1944, les Nazis commencent à évacuer le camp. A partir du 18 août 1944, 1 467 prisonniers sont libérés, notamment par la Croix Rouge, qui prend le contrôle du camp et marque la fin de Drancy.

Dès 1946, le bâtiment en U retrouve sa vocation de logement social mais reste un lieu d'habitation pour les gendarmes résidant dans les 5 tours. Aujourd'hui, ce bâtiment à toujours une vocation sociale et se situe à deux pas d'une école primaire et est habité dans sa totalité...

Le mémorial de Drancy