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Drancy : notre visite

Published by Agathe LEGROUX, Camille LAGARDE, Léa LINH

 Avant de nous rendre en Pologne, le premier jour, lundi 17 mars, nous avons visité le mémorial de la Shoah de Drancy. Ce musée a été réalisé à l’initiative de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et a été conçu par l'architecte Roger Diener. Le musée possède de grandes baies vitrées qui nous offrent une vue sur la Cité de Muette. Il a été inauguré par François Hollande. Durant cette visite, nous avons découvert l'histoire, le fonctionnement et les conditions de vie de ce camp. Ce dernier a été créé en octobre 1939 dans la cité de la Muette.

musée de Drancy

musée de Drancy

Dans ce musée, nous avons pu voir une maquette du camp à l'époque, des photocopies d'archives, des photos, des vidéos...

Le musée de Drancy comprend également des restes de murs du camp. On peut y voir également des gravures de détenus.

La cité de la muette en  1939

La cité de la muette en 1939

http://www.directmatin.fr/

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La cité de la muette aujourd’hui

La cité de la muette aujourd’hui

Fonctionnement

 

Drancy était un camp de transition et d'internement gardé par des gendarmes français. Il existait un bureau administratif juif qui gérait les aspects matériels du camp et le fonctionnement quotidien de celui ci.

Quels étaient les horaires du camp ?

 

La vie dans le camp de Drancy était très cadrée et ne changeait jamais.

 

7h00 réveil et café

7h30 appel

7h50 coup de sifflet pour le travail

8h00 commencement du travail

12h00 arrêt du travail (série de coups de sifflet brefs)

12h05 distribution de la soupe

13h20 coup de sifflet pour le travail

13h30 reprise du travail.

18h30 cessation du travail (série de coups de       sifflet brefs)

18h35 distribution de la soupe

20h00 appel du soir

21h30 rentrer dans les chambres

22h extinction des lumières 

musée de Drancy

musée de Drancy

Si un de ces horaires n'était pas respecté, l'interné pouvait recevoir une des nombreuses sanctions prévues à cet effet.

Quelles étaient les sanctions ?

 

La prison de Drancy surnommée le ''Kniouf'' était pour une grande partie des infractions la punition plus ou moins longue en fonction de la règle transgressée. Dans cet espace de 4 mètres sur 3 mètres, 30 personnes pouvaient être détenues, entassées pour de très longues durées bien souvent pour des raisons qui nous paraissent très minimes. Parfois, certains internés étaient également fusillés pour mauvais comportement ou pouvaient être humiliés notamment en se faisant raser la tête ou frapper violemment par les gendarmes. Le but étant de les déshumaniser, de les diviser afin de mieux les contrôler par la suite.

 

Pour quelles raisons des sanctions ?

 

Les internés pouvaient être sanctionnés simplement pour ne pas avoir salué un gendarme ou encore pour avoir voler des restes de nourriture... comme étant dit précédemment les raisons sont bien souvent minimes par rapport à des sanctions cruelles.

 

Cependant présence de résistance...

 

A la fin de l'année 1941, des internés ont tenté de créer un mouvement de résistance en tirant sur des Allemands.

En septembre 1943, les internés, ont tenté une évasion d'une grande ampleur : creuser un tunnel pour s'évader. Lorsque celui-ci fut découvert par les SS, les détenus avaient réalisé un travail titanesque, résultat de nombreuses heures de travail en cachette, durant la nuit. le tunnel mesurait 38,5 mètres de long, 1,30 de haut et environ 70 cm de large.

Il était totalement boisé et était équipé d’un éclairage. 32 internés au total ont travaillé sur ce projet.

Malgré la torture, aucun n’a parlé pour dénoncer ses camarades. La plupart ont été déportés vers Auschwitz mais certains d’entre-eux ont réussi à s’évader en sautant du train pour rejoindre la Résistance.

 

Pour les enfants :

 

Dans le camp, les enfants séparés de leurs parents vivent dans de très mauvaises conditions, ils n'ont pas de lit, dorment par terre sur des paillasses. De nombreux témoignages nous disent que pour les enfants la plus grande préoccupation était de savoir quand ils allaient pouvoir accéder aux toilettes.

Entre 1942 et 1944, 150 à 250 enfants sont présents en permanence à Drancy. Par la suite, les enfants bénéficient d'un réfectoire bien à eux pour cause de vol par les adultes qui étaient pour beaucoup en manque de nourriture. La lutte du plus fort était devenue le quotidien. A partir de 1942 l'école est organiséé pour les enfants de 3 à 12 ans.

Conditions de vie.

 

A Drancy, les Juifs vivaient difficilement, leurs conditions de vie étaient déplorables, leurs journées étaient rythmées par les coups de sifflet. Totalement isolés de la vie extérieure, ils avaient l'interdiction formelle de recevoir de la visite. Cependant, ils avaient droit d'envoyer et de recevoir 2 lettres par mois.

 

Dès l'arrivée dans le camp d'internement, les détenus se voyaient dépouillés de tous leurs effets personnels ayant une quelconque valeur (bijoux, argent...). C'est pourquoi, certaines personnes préféraient les jeter dans les toilettes ou trouver des endroits pour les cacher.

 

Les détenus vivaient et dormaient dans des bâtiments inachevés, sans fenêtres, ni cloisons. Les nuits étaient très longues car en l'absence de lits, certains dormaient à même le béton.

Les maladies se développaient et se propageaient très rapidement en raison notamment du froid mais également des conditions sanitaires. En effet l'accès aux toilettes étaient réglementé et une douche autorisée seulement toutes les 2 semaines. Les internés sont autorisés à recevoir, tous les 15 jours, une musette de linge propre
et a renvoyés au blanchissage la même musette remplie de linge sale. L'interné sera très sévèrement puni si la musette contient d'autres objets que du linge.
Il y aura lieu d'utiliser une musette ou un sac à linge. Il sera inscrit à l'encre indélébile d'un côté l'adresse complète au camp de l'interné et de l'autre l'adresse
de la personne qui blanchira le linge. Le transport est assuré gratuitement par les soins de la Croix Rouge Française.
La première fois vous déposerez la musette vide ou contenant le linge ...

musée de Drancy

musée de Drancy

musée de Drancy

musée de Drancy

Un fort affaiblissement se faisait sentir. En plus du froid, des mauvaises conditions sanitaires et des mauvais logements, les rations de nourriture étaient insuffisantes. Parfois, certains avaient tellement faim qu'ils volaient de la nourriture à d'autres. 1 000 personnes ont été libérées du camp car leur maladie avait atteint des stades très graves. L'affaiblissement est non seulement physique mais également psychologique. En effet, plusieurs détenus se sont suicidés tellement la vie était dure.

Entre 1942 et 1943, 10 000 enfants étaient emprisonnés dans le camp de Drancy. Par la suite, beaucoup d'entre eux ont été déportés à Auschwitz. Les enfants étaient regroupés par 100 dans les chambrées.

Un poème gravé sur un mur nous montre l'état d'esprit des détenus. Ils vivaient dans l'incompréhension. Ils ignoraient pourquoi ils étaient rassemblés dans ce camp et quand ils en sortiraient.

 

« Départ

Je m'en vais vers l'inconnu

En suivant mon destin

Et en laissant tristement ici

Mon bonheur et mes chagrins

 

La vie fut belle en ce pays

Où je n'ai plus le droit de rester

[…] chose trop jolie

Doit une fois cesser

 

Adieu, oh pays de ma jeunesse

Non, laisse moi crier Au Revoir

[…] moi j'ai fait une promesse

Je veux garder tout mon espoir

 

WS./ 1er sept. 1942 »

musée de Drancy

musée de Drancy

Les convois ?

 

Le camp devient à partir de mars 1942 le camp de rassemblement et de transit en vue de la déportation de tous les Juifs de France, ce qui lui confère un rôle majeur dans les persécutions antijuives perpétrées en France pendant la Seconde Guerre mondiale. 63 convois sont formés et partent de la gare du Bourget-Drancy jusqu'en juillet 1943 puis de la gare de Bobigny. Ils emmènent au total 65 000 personnes vers les camps d’extermination, principalement vers le camp d’Auschwitz-Birkenau.

A partir de juillet 1943, les Allemands prennent le contrôle du camp. Brunner réorganise le camp pour faciliter le départ des convois vers Auschwitz.

Le 17 août 1944 le dernier convoi quitte Drancy.

 

Les internés étaient regroupés en catégorie selon leur devenir. Par exemple, la catégorie C n'était pas destinée à être déportée. L'organisation des convois se déroulait en 5 étapes bien définies. La première était la décision de la part des nazis sur un plan politique. Par la suite, les décisions et l'organisation sont transmises en France et mises en place. Les convois sont alors mis en place et préparés depuis Drancy, et la liste des déportés est établie. Enfin la dernière étape reste le départ des convois.

 

http://www.directmatin.fr/

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